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⇒KAPO, subst. masc.[Dans les camps de concentration nazis] Détenu de droit commun qui était chargé de commander énergiquement les déportés, résistants ou raciaux, pour les services du camp ou pour les travaux extérieurs. Les maquereaux et les racketters de Varsovie et de Lodz étaient devenus policiers juifs dans les ghettos et kapos dans les camps (Le Nouvel Observateur, 26 oct. 1966, p. 39, col. 2). Innocents kapos de camps de concentration (Les Lettres fr., 23 févr. 1967, p. 16, col. 2) :• En 1944, à Auschwitz, les kapos apprennent que Bibi est un ancien boxeur. Ils lui proposent un combat loyal! Bibi, trente-huit kilos contre un des kapos, quatre-vingts kilos. « Ah, si seulement, dit l'un des déportés, je pouvais mettre toute ma haine dans un seul coup de poing et le filer à la gueule du kapo [it. ds le texte]... je crois que je me laisserais mourir après... » Bibi accepte.Le Nouvel Observateur, 11 mai 1970, pp. 44-45.Prononc. : [kapo]. Étymol. et Hist. 1940 (d'apr. ESN.); 1945 (Le Figaro, 10 août ds RIEDERER, p. 191). All. Kapo, prob. empr. à l'ital. capo « chef » (G. STRAKA ds R. Ét. sl. t. 22, 1946, p. 106).ÉTYM. V. 1940 (Esnault); all. Kapo, soit abrév. des mots all. Kamerad Polizei, soit de l'ital. capo « chef ».❖♦ Détenu chargé de commander les autres détenus, dans les camps de concentration nazis.1 Sur une ligne dont les extrémités se perdent dans le brouillard, comme autant d'insectes en silhouettes, d'insectes misérables et désarmés, les femmes se mettent en place, se courbent. Tout hurle. Les S. S. (…) les capos.Charlotte Delbo, Aucune de nous ne reviendra, p. 54.2 La presse s'était régalée de son procès en « dénazification », pour lequel cependant d'anciens détenus de K. Z. étaient venus témoigner que leurs kapos avaient redoublé de mauvais traitements à leur égard après avoir lu le Juif Süss.M. Tournier, le Vent Paraclet, p. 197.
Encyclopédie Universelle. 2012.